Cantatrice Salmata Ilboudo : Une figure culturelle du Ganzourgou s’éteint dans un accident tragique

Le décès brutal de la cantatrice Salmata Ilboudo plonge le Ganzourgou et tout le Burkina Faso dans une profonde tristesse. Cette voix emblématique de la musique traditionnelle moaga est décédée le lundi 28 juillet 2025 dans un accident de la route en Côte d’Ivoire, entre Katchola et Bouaké, alors qu’elle revenait d’une tournée artistique.

Le drame a coûté la vie à trois autres membres de son équipe : sa fille, son guitariste et une danseuse. D’autres passagers, blessés, ont été pris en charge dans un centre de santé ivoirien. Cet accident rappelle celui de 2021, où le griot malien Balla Kouyaté avait également perdu la vie en tournée. Les artistes traditionnels sont souvent contraints à de longs déplacements, exposés aux risques de la route.

Une vie dédiée à la culture du Ganzourgou

Cantatrice Salmata Ilboudo était bien plus qu’une artiste. Elle portait haut les couleurs du patrimoine moaga, en particulier celui du Ganzourgou. Sa voix, à la fois puissante et apaisante, captivait les foules dans toutes les régions du pays. Grâce à son talent, elle faisait revivre les chants ancestraux lors des Semaines régionales de la culture (SRC).

Elle avait une capacité rare à transmettre l’histoire, les valeurs et les émotions à travers la musique. Par conséquent, elle était devenue une véritable ambassadrice de l’identité culturelle burkinabè. Son absence se fera cruellement sentir lors de la prochaine SRC, où elle était attendue.

Une perte immense pour le Burkina Faso

La directrice provinciale en charge de la culture du Ganzourgou, Mme Sié Boro, a exprimé avec émotion la douleur partagée par toute la communauté : « C’est une très grande perte ». Salmata Ilboudo représentait une mémoire vivante, une bibliothèque de savoirs oraux.

Comme pour l’artiste Dénise Ouattara, disparue en 2018 dans des circonstances similaires, le décès de Salmata Ilboudo pose à nouveau la question de la sécurité des artistes en déplacement. Mais son héritage ne s’éteindra pas. Il continuera de nourrir la scène culturelle burkinabè et d’inspirer les générations futures.